Interview de Ugo Estublier
- campus Nantes
- thème Actu école
- date 08.06.2020
Aujourd’hui petit focus sur Ugo Estublier, étudiant en 2ème année à Cinécréatis : il nous raconte son expérience lors du tournage de son court-métrage « À la manière de …Le Silence des agneaux ».
« À la manière de… » est un exercice récurrent qui permet à chaque promotion d’étudiants de 2e année, la mise en application pratique des apprentissages théoriques abordés dans des travaux dirigés avec comme objectif la réalisation d’une séquence au plus près du film ou série de référence.
Ugo Estublier a bien voulu se prêter au jeu des questions / réponses pour nous partager son expérience du tournage de son court-métrage « À la manière de …Le Silence des agneaux ».
Comment as-tu vécu le travail en équipe ?
Avec les ALMD ( ndlr : « À La Manière De… ») il s’agissait de notre premier projet avec des « vraies » conditions professionnelles : équipe de 30 personnes, budget conséquent, création de décors…
C’était vraiment différent de ce que l’on avait vécu en première année et début de 2e année, d’un côté j’appréhendais le travail avec autant de personnes mais d’un autre côté j’avais très hâte d’essayer de nouvelles choses et de voir comment un groupe peut évoluer en si grand nombre.
Globalement j’ai été très satisfait de l’ensemble de l’équipe, chaque personne a pu faire son travail avec professionnalisme d’un point de vue personnel mais également en adéquation avec les autres chefs de poste, ce qui d’une part a permis une très bonne ambiance au sein de notre équipe mais également un travail efficace répondant aux nombreuses attentes du projet.
De mon côté le travail avec Quentin l’assistant réalisateur s’est très très bien passé, il a su garder son sang froid dans les moments cruciaux, ne pas stresser l’équipe, être professionnel durant tout le long du projet. Pour qu’un projet se déroule d’une très bonne manière il faut que la relation réalisateur – assistant réalisateur soit au top, ce qui a été le cas.
Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Nous avons rencontré de nombreuses difficultés que ce soit en prépa, sur le tournage et en post prod.
La recherche de financement
Tout d’abord la recherche de financement pour la création du décor. En effet la décoration nécessita beaucoup d’argent, que ce soit pour la peinture, la plaque de Plexiglas, les meubles mais aussi les accessoires. Cela éleva notre budget total à 1000€…
Les défis techniques
Rendre la cellule d’Hannibal crédible fût un vrai défi puisque nous avons utilisé des plaques de polystyrène afin de créer les murs en pierre, nous devions alors faire en sorte de créer une unité afin de ne pas voir les jointures entre les différentes plaques.
Cela a été possible avec l’utilisation d’enduits entre chaque plaque de polystyrène . La création d’une ambiance sonore correspondant à celle d’une cellule de prison fût également problématique et cela nécessita un vrai travail de mixage en post production.
L’étalonnage demande aussi beaucoup de travail afin de rendre la même unité colorimétrique tout au long de la séquence et pour faire en sorte d’avoir la même ambiance grisâtre de celle du Silence des agneaux.
Quelles ont été les joies de ce tournage ?
L’excitation est tout de suite apparue pendant la phase de préparation puisque nous avions devant nous de nombreux défis que nous avions hâte de relever.
Pour ma part il y a eu de nombreux moments de joies sur ce projet. Tout d’abord lorsque nous trouvions nos 2 comédiens – Elisa et Richard – puis lors des répétitions lorsque je vis leur potentiel qui été à exploiter pour la séquence.
La finalisation du décor fût également un grand soulagement/bonheur puisqu’il s’agissait de l’un de nos principaux défis et qu’il répondait parfaitement à nos attentes. Le tournage fût un moment très agréable puisque tout était enfin en train de se faire. Le montage avec la visualisation des rushs confirma le bon déroulé du tournage. Bref, que des supers moments avec l’équipe et les comédiens.
Pourquoi avoir choisi cette séquence ?
Pour de nombreuses raisons. Tout d’abord car cette séquence est mythique, en effet cette première rencontre sous tension entre Hannibal et Clarice est jouée à la perfection et le personnage d’Hopkins parvient à nous mettre mal à l’aise d’une façon très subtile.
Je suis attiré par les gros défis et cette séquence en présentait de nombreux : le jeu d’acteur et la décoration principalement.
De plus cette séquence permit à chacun de s’éclater : il y avait un travail intéressant en machinerie avec l’utilisation d’une Dolly (support de caméra sur roue ou sur rail) et d’une grue.
Pareil avec le cadre via plusieurs mouvements panoramiques, la lumière qui demanda une installation conséquente, la décoration afin de créer la même cellule que celle originale, et également de mon côté avec la direction d’acteurs qui demandait une grande subtilité dans le jeu d’Hannibal, un professionnalisme que s’efforçait de garder Clarice mais aussi un jeu de regard entre les deux acteurs afin de créer cette tension et cette sensation de malaise.
Pour conclure : je pense que tout le monde a aimé faire son travail et que tout le monde en est fier. C’était vraiment un beau projet et je suis très content de toute l’équipe !
L’équipe du tournage
L’équipe était composée d’une trentaine de personnes environ, dont :
- Quentin Chevreau (Assistant réal),
- Liza Bougeant (Chargé de prod),
- Néven Abollivier (Régisseur général),
- Florian Blondelot (Directeur photo),
- Pauline Bernard (Chef électricienne),
- Louise Rabiller (Cadreuse),
- Gabriel Deschamps (Chef machiniste),
- Sean Rocherie (Chef déco),
- Mathis Jauzelon (Chef monteur)
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