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Rubor Sanguinis : un film engagé qui aborde des drames universels.

"Rubor Sanguinis", court-métrage réalisé par Marie Viennois, plonge dans les ténèbres du Moyen Âge pour mieux évoquer des blessures tristement universelles. Un film coup de poing, viscéral, porté par une mise en scène audacieuse et une héroïne habitée par la survie.

rubor sanguinis
  • campus Montpellier
  • thème Courts métrages
  • date 09.04.2025

Le film

Jeanne, 18 ans, est l’aînée d’une famille de paysans brutalement assassinés par un mercenaire de passage. Violée, brisée, mais toujours vivante, elle puise dans sa douleur une force primale. Dans une spirale de violence, elle retourne la situation, embrassant une brutalité salvatrice. À travers ce parcours, « Rubor Sanguinis » interroge la légitimité de la violence, la résilience, et ce moment où l’on renaît, transformé.

film rubor sanguinis

Une mise en scène sensible et maîtrisée

Marie Viennois assume un noir et blanc contrasté, non pas pour coller à l’époque médiévale, mais pour épurer l’image et focaliser le regard. Elle revendique ce choix esthétique comme une continuité de son univers artistique, une signature visuelle. Le traitement visuel renforce l’intemporalité du propos : la violence faite aux femmes n’a pas de siècle, elle est, hélas, de tous les temps.

La réalisatrice aborde avec pudeur la scène de viol : chorégraphiée en amont, pensée dans le respect des interprètes et inspirée de la dissociation vécue par nombre de victimes. À l’écran, ce moment devient suspendu, entre hors-champ et ralenti, pour éviter la gratuité tout en rendant l’horreur palpable.

jeanne rubor sanguinis

Un casting impliqué

Lorena Maruccio, dans le rôle de Jeanne, livre une performance remarquable. L’actrice confie avoir ressenti immédiatement une profonde empathie pour son personnage, qu’elle considère comme une petite sœur à défendre. Son travail d’actrice, mêlant rigueur physique, préparation mentale et accompagnement pédagogique, donne à Jeanne une justesse poignante. Elle évoque la « rage de vivre » qui anime son personnage, cette lumière fragile qui subsiste malgré l’obscurité.

Hadrien Poudevigne, interprète du mercenaire, assume un rôle glaçant dans sa brutalité déshumanisée. Pour lui, ce personnage ne se pense pas en termes de bien ou de mal, il agit. L’écuyer, joué par Valentin Relier, incarne quant à lui le témoin silencieux, pris entre bourreau et victime. Un rôle subtil, complexe, qui questionne la neutralité face à la violence : ne rien faire, est-ce déjà choisir un camp ?

jeanne

Une œuvre engagée, portée par une jeune équipe

L’ensemble du projet, de la production à la direction artistique en passant par les aspects techniques, est porté par les étudiants de l’école CinéCréatis à Montpellier. Ce travail de fin d’études reflète l’engagement et l’implication des équipes artistiques et techniques mobilisées autour du film.

scene rubor sanguinis