Théo Fauger
Théo Fauger, 26 ans, passionné de cinéma depuis son plus jeune âge, s'est orienté vers le métier de chef opérateur, un rôle essentiel dans la production cinématographique.
- métier Chef opérateur
- promotion 2019
Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer en quoi consiste votre métier ?
Je m’appelle Théo Fauger, j’ai 26 ans, et je suis sorti de Cinécréatis il y a cinq ans. J’ai suivi la dominante image lors de ma formation, car j’ai toujours été passionné par le cinéma, depuis l’âge de 4 ou 5 ans. Mon métier, c’est chef opérateur. Je suis le responsable technique de l’image. Ce qui désigne le travail de la prise de vue et de son éclairage. Je collabore étroitement avec la/le réalisateur.ice pour m’assurer que la vision artistique qu’il/elle a pour le film se reflète techniquement et artistiquement à l’écran.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ce métier ?
Je dirais qu’il faut avoir une grande sensibilité à l’écoute et au regard. Ce sont des qualités importantes pour comprendre la vision du réalisateur et savoir comment la retranscrire à l’image. Il est aussi crucial d’avoir une bonne culture générale, que ce soit en cinéma, en peinture, en musique ou en littérature. Cette culture nourrit notre vision et nous permet d’injecter des éléments inspirants dans notre travail. Enfin, il faut être rigoureux tout en étant prêt à prendre des risques, car ce sont ces essais et ces innovations qui peuvent donner vie à quelque chose d’unique.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Ce qui me passionne le plus, c’est la mise en scène. Pour moi, l’image n’a de valeur que si elle est en phase avec la mise en scène. Une belle image ou une lumière esthétisante n’aura aucun impact si elle n’est pas alignée avec la narration et les intentions du réalisateur. Comprendre ces enjeux et réussir à les traduire visuellement est ce qui me motive le plus.
Quel a été votre parcours académique pour arriver à ce poste ?
Après un bac professionnel en audiovisuel, je suis entré directement à Cinécréatis. Ce n’était pas une voie facile, car je n’étais pas particulièrement scolaire, mais j’ai trouvé dans cette école un environnement qui me correspondait. Ce qui m’a le plus marqué à Cinécréatis, c’est le réseau que j’ai pu me construire au sein de ma promotion. Nous étions une promo très soudée, et encore aujourd’hui, je reste en contact avec une trentaine de mes camarades, ce qui est énorme dans ce milieu.
Quel a été le plus grand challenge que vous avez rencontré jusqu’à présent ?
Le plus grand challenge est de parvenir à traduire des concepts artistiques en images techniquement réussies, tout en respectant la vision de la/le réalisateur.ice. Par exemple, j’ai travaillé sur un court-métrage musical avec des scènes nocturnes et des grues, ce qui posait des défis techniques importants.
Sur votre site internet, nous pouvons voir que vous avez développé deux inventions, pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai développé deux inventions. La première, le Stemirax, est née pour les besoins narratifs d’un court-métrage où je voulais représenter visuellement l’effet des lumières sur un personnage épileptique photosensible. Pour le créer je suis parti d’expérimentations avec un accessoire des années 50 qui permettaient de créer des images en 3D. En modifiant l’objet initial et ses configurations, j’ai conçu un dispositif qui permet de filmer deux angles qui se superposent optiquement, créant ainsi un effet de surimpression.
La deuxième invention, le « Magic Shutter », s’inspire directement d’une invention du pré cinéma du XIXe siècle, le Praxinoscope, un système avec des miroirs tournants utilisé pour donner l’impression d’image en mouvement. J’ai fabriqué ce dispositif avec Quentin Chevreau, un ami et ancien de Cinécréatis, simplement par curiosité et pour le plaisir, sans intention de répondre à un besoin de mise en scène particulier. Il s’agissait surtout d’expérimenter et de voir jusqu’où on pouvait aller en revisitant ces anciennes technologies.
Quels en sont les bénéfices dans votre travail ?
Ces inventions m’ont permis de me démarquer dans un milieu où il y a beaucoup de compétitions. Le fait d’avoir créé quelque chose d’unique attire l’attention et suscite l’intérêt,
notamment lors de rencontres avec des professionnels du secteur, comme au Micro Salon, où j’ai pu présenter mes inventions à un public international. Cela m’a aussi aidé à me faire remarquer par des agences et à développer mon réseau professionnel. Pour moi, le principal bénéfice est de me distinguer visuellement et de proposer des solutions uniques qui enrichissent la mise en scène.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans le même domaine ?
Je leur dirais de ne pas hésiter à tester, à expérimenter, à monter des projets, et surtout à faire des images. Il est normal de se sentir intimidé par la complexité de ce métier, mais c’est en s’y confrontant régulièrement qu’on apprend et qu’on trouve sa manière de faire. Il ne faut pas avoir peur de se tromper, car c’est ainsi qu’on grandit et qu’on développe sa propre légitimité.