Entre cordes et archets

Synopsis :

Alors que les couloirs de l’Auditorium – Orchestre National de Lyon sont encore vides, dans un coin, la porte de la salle de concert est entrouverte. La lumière tamisée commence à remplir l’espace, tandis que quelques techniciens, perchés sur la passerelle des poursuites, règlent minutieusement les projecteurs. Sur scène, la préparation s’active : pupitres, micros et sièges sont disposés selon une organisation orchestrale précise.

Les musiciens, leurs instruments à la main ou sur le dos, arrivent un à un à l’Auditorium. En se saluant cordialement, des discussions s’animent dans les loges, où une ambiance détendue et conviviale s’installe progressivement. En parallèle, les techniciens, outils en main, se rassemblent pour briefer les différentes étapes du concert, tout en échangeant quelques anecdotes.

Menés par leur violon solo Guillaume Chilemme, l’ensemble des musiciens monte sur scène pour commencer à répéter l’une des œuvres les plus intenses du répertoire de Franz Schubert : la Quintette à cordes en do majeur, D. 56 (version pour orchestre à cordes). Vient ensuite le moment de l’accord : une anarchie sonore maîtrisée s’élève, les cordes se mêlant dans un chaos ordonné.

D’un pas assuré, une personne vêtue d’un pantalon noir et de chaussures noires élégantes, à semelles discrètes et coutures non contrastantes, traverse l’atrium de l’Auditorium en direction de la grande salle. L’orchestre, toujours aussi concentré, continue de s’accorder en LA3. Une silhouette apparaît à l’entrée de la scène : un homme vêtu d’une chemise blanche à manches longues, ornée d’un nœud papillon noir. À son arrivée, le volume sonore diminue, les regards se tournent vers lui. C’est le chef d’orchestre. Il salue l’assemblée qui lui rend hommage d’un regard. Il lève les bras… la musique est suspendue au bout de ses doigts.

Et c’est parti.

À l’ombre de l’orchestre, un autre ballet se joue : celui des rouages techniques, des installations de lumières, des branchements de micros, des allées et venues des techniciens en régie et sur le gril technique. Le tout au rythme des cordes et des archets, qui s’animent pour créer un chant romantique et frissonnant.

Le chef d’orchestre indique le tempo avec sa baguette, qui s’agite au même rythme que les doigts des techniciens sur les consoles lumière et son. Tandis que la symphonie touche à sa fin, les applaudissements du public envahissent la grande salle, marquant la fin de la représentation… et le ballet discret des techniciens satisfaits.